Deux pères et leurs deux fils, trois hommes, trois vies
C'est la rencontre de trois générations.
Histoire de famille, celle des Lévy
Liés au-delà de leurs séparations
Mon père qui est de plus en plus tête en l’air
Écrit ses mémoires, son crayon à l’envers.
De sa gomme il blanchit des pages et des pages
La rédaction accélérant avec l'âge
Les mots de la veille restent en bout de langue
La semaine passée n’était pas mémorable.
Les bons souvenirs embarqués en six mois tanguent
Pendant qu'un détail d'enfance est si confortable
Je me reconnais encore dans son visage
Même avec ses je t'aime salés par nos larmes.
Il sait que je l'accompagne dans son voyage
Je trouverai la force, il m'a donné les armes
Mon père aux principes et aux devoirs qui tranchent
M’enlace, soupire, se retire et s'efface
Un jour noir viendra où ma page sera blanche
Alors pour mon père, et mon fils, je ferai face.
A l'autre bout, lui, emmuré dans sa colère
Attribue la cause de ses maux à son père.
Il enveloppe chaque parole de rage
Dans un silence pesant qui le met en cage.
Pas un son n'est émis, aucun mot répliqué.
Les "voir plus" et "je t'aime" ne parviennent plus.
Il n'habiterait plus à l'adresse indiquée.
Son père, un excédent de bagage, un surplus
Il lui faudrait être plus apaisé et sage
Pour savoir qu'être aimé sans contrariété
Permet de diluer le bleu dans les nuages
Mais, à jamais, l'exclurait de vivre l'été.
Jusque-là, je serai fidèle à qui je suis
Je ne lâche pas, je me bats et je poursuis
De mon père, moi, Massada ou Varsovie
Un jour, mon fils, comprendra le sens de nos vies
*De génération en génération
Komentar